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La revue ''Austriaca, Cahiers universitaires d’information sur l’Autriche'' fut fondée à l’Université de Rouen en 1975 par [[Félix Kreissler]] (1917–2004), juif viennois réfugié en France dès 1937 en raison de la situation politique de son pays d’origine et de son engagement contre l’austro-fascisme, qui rejoignit la résistance française durant l’Occupation et fut déporté à Buchenwald après avoir été torturé dans les geôles de la Gestapo à la prison de Montluc<ref>Françoise Kreissler 2018 et 2020</ref>. Cette création intervint deux années seulement après la création du Centre d’Études et de Recherches autrichiennes (CERA) dont elle est une émanation directe. Austriaca présente la particularité d’être aujourd’hui encore la seule revue universitaire française entièrement dédiée à l’étude de l’Autriche. Au sein de cette structure inédite et pionnière, elle vint s’ajouter à deux collections, « France-Autriche<ref>https://www.purh-ed.fr/collection/?collection_ID=343</ref> »  et « Études autrichiennes<ref>https://www.purh-ed.fr/collection/?collection_ID=341</ref> » , également rattachées institutionnellement aux Presses de l’université de Rouen (puis des Presses universitaires de Rouen et du Havre). Depuis l’origine, elle paraît à raison de deux numéros thématiques par an qui proposent également, outre une partie ''Varia'', des chroniques récurrentes sur l’actualité politique, scientifique et culturelle de l’Autriche, assumant ainsi le rôle de médiation entre les deux pays voulu par son fondateur et soutenu par les membres successifs du comité de rédaction qui contribuèrent aussi collectivement à en faire un outil permettant à un large public français de découvrir les différentes facettes de la vie et de la création artistiques en Autriche et de sa littérature.
La revue ''Austriaca, Cahiers universitaires d’information sur l’Autriche'' fut fondée à l’Université de Rouen en 1975 par [[Félix Kreissler]] (1917–2004), juif viennois réfugié en France dès 1937 en raison de la situation politique de son pays d’origine et de son engagement contre l’austro-fascisme, qui rejoignit la résistance française durant l’Occupation et fut déporté à Buchenwald après avoir été torturé dans les geôles de la Gestapo à la prison de Montluc<ref>Françoise Kreissler 2018 et 2020</ref>. Cette création intervint deux années seulement après la création du Centre d’Études et de Recherches autrichiennes (CERA) dont elle est une émanation directe. ''Austriaca'' présente la particularité d’être aujourd’hui encore la seule revue universitaire française entièrement dédiée à l’étude de l’Autriche. Au sein de cette structure inédite et pionnière, elle vint s’ajouter à deux collections, « France-Autriche<ref>https://www.purh-ed.fr/collection/?collection_ID=343</ref> »  et « Études autrichiennes<ref>https://www.purh-ed.fr/collection/?collection_ID=341</ref> », également rattachées institutionnellement aux Presses de l’université de Rouen (puis des Presses universitaires de Rouen et du Havre). Depuis l’origine, elle paraît à raison de deux numéros thématiques par an qui proposent également, outre une partie ''Varia'', des chroniques récurrentes sur l’actualité politique, scientifique et culturelle de l’Autriche, assumant ainsi le rôle de médiation entre les deux pays voulu par son fondateur et soutenu par les membres successifs du comité de rédaction qui contribuèrent aussi collectivement à en faire un outil permettant à un large public français de découvrir les différentes facettes de la vie et de la création artistiques en Autriche et de sa littérature.


==Les débuts==
==Les débuts==
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Dans un registre similaire, le rôle des agents de la réception de la littérature française en Autriche a également pu être exploré à l’échelle d’un mouvement tout entier, dans un numéro sur ''Le naturalisme en Autriche'' (n<sup>o</sup>86) qui pose à nouveaux frais la question de l’existence, au sein de la littérature autrichienne, d’un courant naturaliste inspiré des modèles français – une approche battant par ailleurs en brèche la doxa jusqu’alors prédominante selon laquelle la littérature autrichienne n’aurait eu que peu à voir avec ce courant européen.
Dans un registre similaire, le rôle des agents de la réception de la littérature française en Autriche a également pu être exploré à l’échelle d’un mouvement tout entier, dans un numéro sur ''Le naturalisme en Autriche'' (n<sup>o</sup>86) qui pose à nouveaux frais la question de l’existence, au sein de la littérature autrichienne, d’un courant naturaliste inspiré des modèles français – une approche battant par ailleurs en brèche la doxa jusqu’alors prédominante selon laquelle la littérature autrichienne n’aurait eu que peu à voir avec ce courant européen.


Le numéro ''Actualité de Karl Kraus'' (1999, n<sup>o</sup>49), issu d’un colloque organisé par [[Jacques Bouveresse]] et [[Gerald Stieg]] à l’occasion du centième anniversaire de la Fackel, permit également d’impulser de nouvelles orientations à la recherche. Son caractère novateur et sa portée en termes de réception tiennent en effet aussi au fait qu’il constitua une tentative fructueuse de jeter des ponts entre le travail de Pierre Bourdieu<ref>https://maitron.fr/spip.php?article17557</ref> sur le fonctionnement des médias et le combat de Kraus par lequel il entreprit en son temps de démasquer les discours publics. C’est la démarche comparative qui fut ici appelée en renfort pour proposer un parallélisme avec la création des éditions Raisons d’agir par Pierre Bourdieu et les travaux de celui-ci sur la presse, en particulier les essais ''Sur la télévision'' et ''L’emprise du journalisme'', vus comme école de la résistance à la toute-puissance des médias et qui retient l’attention précisément pour ses parentés avec la ''Fackel''. L’autre proximité revendiquée est celle de ''Prodiges et vertiges de l’analogie'' (1999) de [[Jacques Bouveresse]], dont l’inspiration krausienne fut à cette occasion mise en avant et clairement revendiquée.
Le numéro ''Actualité de Karl Kraus'' (1999, n<sup>o</sup>49), issu d’un colloque organisé par [[Jacques Bouveresse]] et [[Gerald Stieg]] à l’occasion du centième anniversaire de la ''Fackel'', permit également d’impulser de nouvelles orientations à la recherche. Son caractère novateur et sa portée en termes de réception tiennent en effet aussi au fait qu’il constitua une tentative fructueuse de jeter des ponts entre le travail de Pierre Bourdieu<ref>https://maitron.fr/spip.php?article17557</ref> sur le fonctionnement des médias et le combat de Kraus par lequel il entreprit en son temps de démasquer les discours publics. C’est la démarche comparative qui fut ici appelée en renfort pour proposer un parallélisme avec la création des éditions Raisons d’agir par Pierre Bourdieu et les travaux de celui-ci sur la presse, en particulier les essais ''Sur la télévision'' et ''L’emprise du journalisme'', vus comme école de la résistance à la toute-puissance des médias et qui retient l’attention précisément pour ses parentés avec la ''Fackel''. L’autre proximité revendiquée est celle de ''Prodiges et vertiges de l’analogie'' (1999) de [[Jacques Bouveresse]], dont l’inspiration krausienne fut à cette occasion mise en avant et clairement revendiquée.
   
   
S’il n’est pas ici possible de fournir une vision exhaustive des apports de la revue à l’étude des transferts culturels entre la France et l’Autriche, quelques exemples suffisent à en montrer et la richesse et la diversité. La volonté de ne laisser dans l’ombre aucun aspect des relations entre les deux pays et de ne pas se cantonner aux domaines de l’art et de la littérature est par exemple parfaitement illustrée par le sous-titre du numéro ''Autriche / France. Transferts d’idées – histoires parallèles ? Sciences – Philosophie – Droit – Politique'' (n<sup>o</sup>63), le point d’interrogation montrant en l’occurrence que cette question méritait par ailleurs de ne pas être abordée d’emblée comme une évidence acquise qu’il n’y aurait plus lieu d’interroger. Partant du constat d’un certain déséquilibre en faveur de la France en matière de transferts, ce numéro prenait acte du fait que les travaux de recherche menés jusqu’alors sur les transferts de l’Autriche vers la France sont plus nombreux que dans l’autre sens et qu’ils se sont jusqu’alors principalement concentrés sur les arts et la littérature. L’inventaire s’est donc ici logiquement concentré sur le domaine des sciences, de la philosophie et de la théorie économique, juridique et politique de la seconde moitié du XIX<sup>e</sup> siècle jusqu’à la rupture historique de 1938. Les différentes contributions se penchent non seulement sur l’émergence en Autriche de concepts et pratiques, mais explorent les traces de leur réception productive en France dans les disciplines précitées, s’inscrivant ainsi de fait dans la continuité des recherches internationales (Johnston, Magris, [[Jacues Le Rider|Le Rider]], Schorske) sur la « Vienne 1900 » comme berceau de la modernité. Rendre intelligibles les phénomènes de transferts suppose que soient placés au centre de l’attention les processus de médiation, leurs acteurs et vecteurs, les conditions de possibilité du passage des concepts étudiés d’un système de référence à un autre ou d’une communauté scientifique à une autre. C’est le grand mérite de ce numéro que d’avoir mis au jour ces dynamiques transformatrices et créatrices qui aboutissent par étapes à un processus d’adoption, d’appropriation de concepts, puis de création de nouvelles théories autonomes dans le contexte d’accueil.
S’il n’est pas ici possible de fournir une vision exhaustive des apports de la revue à l’étude des transferts culturels entre la France et l’Autriche, quelques exemples suffisent à en montrer et la richesse et la diversité. La volonté de ne laisser dans l’ombre aucun aspect des relations entre les deux pays et de ne pas se cantonner aux domaines de l’art et de la littérature est par exemple parfaitement illustrée par le sous-titre du numéro ''Autriche / France. Transferts d’idées – histoires parallèles ? Sciences – Philosophie – Droit – Politique'' (n<sup>o</sup>63), le point d’interrogation montrant en l’occurrence que cette question méritait par ailleurs de ne pas être abordée d’emblée comme une évidence acquise qu’il n’y aurait plus lieu d’interroger. Partant du constat d’un certain déséquilibre en faveur de la France en matière de transferts, ce numéro prenait acte du fait que les travaux de recherche menés jusqu’alors sur les transferts de l’Autriche vers la France sont plus nombreux que dans l’autre sens et qu’ils se sont jusqu’alors principalement concentrés sur les arts et la littérature. L’inventaire s’est donc ici logiquement concentré sur le domaine des sciences, de la philosophie et de la théorie économique, juridique et politique de la seconde moitié du XIX<sup>e</sup> siècle jusqu’à la rupture historique de 1938. Les différentes contributions se penchent non seulement sur l’émergence en Autriche de concepts et pratiques, mais explorent les traces de leur réception productive en France dans les disciplines précitées, s’inscrivant ainsi de fait dans la continuité des recherches internationales (Johnston, Magris, [[Jacues Le Rider|Le Rider]], Schorske) sur la « Vienne 1900 » comme berceau de la modernité. Rendre intelligibles les phénomènes de transferts suppose que soient placés au centre de l’attention les processus de médiation, leurs acteurs et vecteurs, les conditions de possibilité du passage des concepts étudiés d’un système de référence à un autre ou d’une communauté scientifique à une autre. C’est le grand mérite de ce numéro que d’avoir mis au jour ces dynamiques transformatrices et créatrices qui aboutissent par étapes à un processus d’adoption, d’appropriation de concepts, puis de création de nouvelles théories autonomes dans le contexte d’accueil.
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Son rôle de trait d’union entre les deux pays, la revue ''Austriaca'' n’a cessé de le jouer également en s’efforçant tout au long de son histoire de traiter de tous les domaines de la création artistique, y compris contemporaine (architecture, musique, peinture, cinéma, photographie, etc.), mais aussi en permettant aux lecteurs francophones de se familiariser avec les structures, les théories et les acteurs politiques du XX<sup>e</sup> siècle, plus spécifiquement après 1945.
Son rôle de trait d’union entre les deux pays, la revue ''Austriaca'' n’a cessé de le jouer également en s’efforçant tout au long de son histoire de traiter de tous les domaines de la création artistique, y compris contemporaine (architecture, musique, peinture, cinéma, photographie, etc.), mais aussi en permettant aux lecteurs francophones de se familiariser avec les structures, les théories et les acteurs politiques du XX<sup>e</sup> siècle, plus spécifiquement après 1945.


Deux faits marquants méritent pour finir d’être signalés, qui témoignent du rayonnement intellectuel de la revue et de la fécondité des recherches qui en émanent au-delà des seuls cercles austriacistes. Le premier à trait à la grande exposition organisée en 1986 au Centre Pompidou, ''Vienne, Naissance d’un siècle, 1880–1938'' (février-mai 1986), dans la conception et l’organisation de laquelle plusieurs membres et du CERA et d’''Austriaca'' furent directement impliqués. Le catalogue qui en résulta, [[''L’Apocalypse joyeuse'']]<ref>Clair 1986</ref>, comporte d’ailleurs de nombreuses contributions émanant de membres de la revue. C’est également grâce aux discussions préalables à l’exposition que [[Jacques Bouveresse]] rejoignit le comité de rédaction. Cela fait le lien avec un autre apport original de la revue qui, sous l’impulsion de ce dernier et de ses travaux pionniers en la matière, imposa dans les milieux spécialisés l’idée d’une philosophie autrichienne, dont pas moins de cinq numéros (28, 44, 76, 78 et 94) se sont attachés à apporter au fil du temps la démonstration d’une spécificité par rapport à la philosophie allemande avec laquelle on l’a longtemps confondue.  
Deux faits marquants méritent pour finir d’être signalés, qui témoignent du rayonnement intellectuel de la revue et de la fécondité des recherches qui en émanent au-delà des seuls cercles austriacistes. Le premier a trait à la grande exposition organisée en 1986 au Centre Pompidou, ''Vienne, Naissance d’un siècle, 1880–1938'' (février-mai 1986), dans la conception et l’organisation de laquelle plusieurs membres et du CERA et d’''Austriaca'' furent directement impliqués. Le catalogue qui en résulta, [[''L’Apocalypse joyeuse'']]<ref>Clair 1986</ref>, comporte d’ailleurs de nombreuses contributions émanant de membres de la revue. C’est également grâce aux discussions préalables à l’exposition que [[Jacques Bouveresse]] rejoignit le comité de rédaction. Cela fait le lien avec un autre apport original de la revue qui, sous l’impulsion de ce dernier et de ses travaux pionniers en la matière, imposa dans les milieux spécialisés l’idée d’une philosophie autrichienne, dont pas moins de cinq numéros (28, 44, 76, 78 et 94) se sont attachés à apporter au fil du temps la démonstration d’une spécificité par rapport à la philosophie allemande avec laquelle on l’a longtemps confondue.  


De cette généreuse polyphonie se dégage une ambition d’ensemble au service d’une meilleure connaissance des réalités passées et présentes de l’Autriche, d’un dialogue exigeant et d’une volonté jamais démentie de médiation scientifique et culturelle entre les deux pays qui, avec cette intensité et régularité, n’ont sans doute pas d’égal dans l’histoire des relations franco-autrichiennes.
De cette généreuse polyphonie se dégage une ambition d’ensemble au service d’une meilleure connaissance des réalités passées et présentes de l’Autriche, d’un dialogue exigeant et d’une volonté jamais démentie de médiation scientifique et culturelle entre les deux pays qui, avec cette intensité et régularité, n’ont sans doute pas d’égal dans l’histoire des relations franco-autrichiennes.
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*Kreissler, Félix (dir.) : Deux fois l’Autriche. Après 1918 et après 1945. Actes du colloque de Rouen (9–12 novembre 1977), numéros spéciaux. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA), vol. 1, juillet 1978 ; vol. 2, février 1979 ; vol. 3, novembre 1979.
*Kreissler, Félix (dir.) : Deux fois l’Autriche. Après 1918 et après 1945. Actes du colloque de Rouen (9–12 novembre 1977), numéros spéciaux. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA), vol. 1, juillet 1978 ; vol. 2, février 1979 ; vol. 3, novembre 1979.
*Kreissler, Félix (dir.) : L’Austromarxisme – Nostalgie et/ou renaissance ? Actes du colloque de Paris (25–27 février 1982), Austriaca 15 (2 vol.), novembre 1982. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1982.
*Kreissler, Félix (dir.) : L’Austromarxisme – Nostalgie et/ou renaissance ? Actes du colloque de Paris (25–27 février 1982), Austriaca 15 (2 vol.), novembre 1982. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1982.
*Kreissler, Félix (dir.) : Relations franco-autrichiennes. 1870-1970. Actes du colloque de Rouen (29 février–2 mars 1984), Austriaca, n<sup>o</sup>spécial colloque. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA), juin 1986.
*Kreissler, Félix (dir.) : Relations franco-autrichiennes. 1870-1970. Actes du colloque de Rouen (29 février–2 mars 1984), Austriaca, n<sup>o</sup> spécial colloque. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA), juin 1986.
*Kreissler, Françoise : « Zur Biographie eines Illegalen im französischen Exil: Felix Kreissler (1917–2004) ». In : Österreichische Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 29 (2018) / 3, p. 215–227.
*Kreissler, Françoise : « Zur Biographie eines Illegalen im französischen Exil: Felix Kreissler (1917–2004) ». In : Österreichische Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 29 (2018) / 3, p. 215–227.
*Kreissler, Françoise : « Als das kurze Leben des Henri Lebrun in der Biographie von Felix *Kreissler (1917-2004) abhanden kam ». In : Konstantin Kaiser, Irene Nawrocka, Corina Prochazka und Marianne Windsperger (Hg.): Zwischenwelt. Lebensspuren : Autobiografik von Exil, Widerstand, Verfolgung und Lagererfahrung. Wien: Theodor Kramer Gesellschaft u. Klagenfurt: Drava Verlag 2020, p. 309–329.
*Kreissler, Françoise : « Als das kurze Leben des Henri Lebrun in der Biographie von Felix Kreissler (1917-2004) abhanden kam ». In : Konstantin Kaiser, Irene Nawrocka, Corina Prochazka und Marianne Windsperger (Hg.): Zwischenwelt. Lebensspuren : Autobiografik von Exil, Widerstand, Verfolgung und Lagererfahrung. Wien: Theodor Kramer Gesellschaft u. Klagenfurt: Drava Verlag 2020, p. 309–329.
*« Préface ». In : Austriaca 1 (décembre 1975), « Autriche ? Bilan 75 ». Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1975, p. 7–10.
*« Préface ». In : Austriaca 1 (décembre 1975), « Autriche ? Bilan 75 ». Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1975, p. 7–10.
*Ravy, Gilbert : « Félix Kreissler, fondateur du Centre d’Études et de recherches Autrichiennes de l’Université de Rouen ». In : Identité et Résistance. Mélanges pour Felix Kreissler, réunis par Georg Jankovic et Gerald Stieg. Paris : Annales de l’Institut culturel autrichien (vol. II) 1998, p. 187–191.
*Ravy, Gilbert : « Félix Kreissler, fondateur du Centre d’Études et de recherches Autrichiennes de l’Université de Rouen ». In : Identité et Résistance. Mélanges pour Felix Kreissler, réunis par Georg Jankovic et Gerald Stieg. Paris : Annales de l’Institut culturel autrichien (vol. II) 1998, p. 187–191.

Dernière version du 21 mars 2025 à 14:00

La revue Austriaca, Cahiers universitaires d’information sur l’Autriche fut fondée à l’Université de Rouen en 1975 par Félix Kreissler (1917–2004), juif viennois réfugié en France dès 1937 en raison de la situation politique de son pays d’origine et de son engagement contre l’austro-fascisme, qui rejoignit la résistance française durant l’Occupation et fut déporté à Buchenwald après avoir été torturé dans les geôles de la Gestapo à la prison de Montluc[1]. Cette création intervint deux années seulement après la création du Centre d’Études et de Recherches autrichiennes (CERA) dont elle est une émanation directe. Austriaca présente la particularité d’être aujourd’hui encore la seule revue universitaire française entièrement dédiée à l’étude de l’Autriche. Au sein de cette structure inédite et pionnière, elle vint s’ajouter à deux collections, « France-Autriche[2] » et « Études autrichiennes[3] », également rattachées institutionnellement aux Presses de l’université de Rouen (puis des Presses universitaires de Rouen et du Havre). Depuis l’origine, elle paraît à raison de deux numéros thématiques par an qui proposent également, outre une partie Varia, des chroniques récurrentes sur l’actualité politique, scientifique et culturelle de l’Autriche, assumant ainsi le rôle de médiation entre les deux pays voulu par son fondateur et soutenu par les membres successifs du comité de rédaction qui contribuèrent aussi collectivement à en faire un outil permettant à un large public français de découvrir les différentes facettes de la vie et de la création artistiques en Autriche et de sa littérature.

Les débuts

D’emblée, la revue afficha clairement une ambition généraliste, notamment au travers de son sous-titre, « Cahiers universitaires d’information sur l’Autriche », celle d’être un organe « d’information et de recherche sur l’Autriche dans un esprit interdisciplinaire, scientifique et ouvert[4] ». Ce qui, avec le recul, peut paraître aller de soi, était tout sauf une évidence à un moment où, dans la tradition universitaire française, les études germaniques étaient encore presque exclusivement centrées sur l’étude des réalités allemandes et où il fallait donc en premier lieu œuvrer à la reconnaissance d’une spécificité autrichienne à l’intérieur de ce champ disciplinaire[5]. C’est ce constat de déficit et de brouillage qui a conduit quelques universitaires français, dont certains d’origine autrichienne, comme Richard Thieberger[6], Gertrude Stolwitzer ou Gerald Stieg, à accompagner et soutenir le projet initié par Félix Kreissler.

À partir du numéro 15 (1982), la succession de Félix Kreissler fut assurée par deux secrétaires de rédaction, Gerald Stieg et Gilbert Ravy. Ce dernier fut remplacé en 2000 par Paul Pasteur[7] qui forma ensuite un tandem avec Jacques Lajarrige, lequel fit plus tard équipe avec Ute Weinmann, puis Jean-Numa Ducange comme co-rédacteurs en chef. Jacques Lajarrige en est en outre le directeur depuis 2004.

La toute première tâche entreprise par le comité de rédaction fut de dresser un inventaire aussi précis que possible des études et recherches déjà consacrées à l’Autriche dans les universités françaises afin de pouvoir nouer des contacts avec les personnes concernées, en qui on pouvait espérer trouver des relais efficaces et de futurs possibles collaborateurs pour la revue. Très tôt également, Austriaca gagna à sa cause de nombreuses personnalités autrichiennes issues du monde politique, culturel et universitaire, répondant ainsi de manière très visible à ses multiples objectifs qui étaient de donner une impulsion décisive en France aux recherches autrichiennes, de proposer une nouvelle lecture de l’histoire de l’Autriche en imposant notamment l’idée d’une nation autrichienne[8]. Au-delà de l’effet d’affichage, on ne peut comprendre le sens historique d’une entreprise résolument militante comme Austriaca si on oblitère cette conviction inébranlable, à savoir que l’Autriche existe bel et bien comme entité politique, économique et culturelle viable et comme projet démocratique à part entière, partagé par une « communauté nationale propre[9] ».

C’est sur cette base que la revue se proposa d’offrir un lieu de débat et d’analyse des relations franco-autrichiennes, comme de l’histoire des transferts culturels entre les deux pays. À cela s’ajoute la promotion de la coopération scientifique entre les deux pays, réalisée notamment au travers de l’organisation de colloques internationaux qui donnèrent lieu à des « numéros spéciaux », facilement identifiables à leur couverture rouge se distinguant de l’habituel habillage vert. Ceux-ci connurent un large écho, à l’image des trois volumes de l’ambitieux projet intitulé Deux fois l’Autriche. Après 1918 et après 1945[10] balayant un large éventail allant de l’histoire politique (intérieure et extérieure), de la littérature, des arts, de la résistance, de l’antifascisme et du tourisme jusqu’aux relations franco-autrichiennes.

Tout en accordant une place importante à l’actualité immédiate, les animateurs de la revue s’attachèrent à lui faire couvrir un large empan chronologique et thématique en publiant en français et en allemand (très occasionnellement aussi en anglais) ‒ à destination d’un public dépassant les seuls cercles académiques ‒ des contributions scientifiques inédites, relatives aussi bien à la littérature qu’à l’histoire des idées (politiques, économiques, juridiques) ou à l’histoire culturelle de ce pays entendu dans ses formes territoriales, politiques et historiques successives.

L’intérêt porté à la continuité des liens intellectuels unissant France et Autriche par-delà les vicissitudes de l’Histoire ainsi qu’à son corollaire, la question des transferts entre les deux pays, est inscrit dans les gènes de la revue qui s’est emparée de ces enjeux de multiples façons et selon des angles chaque fois différents, avec un souci de renouvellement constant des approches méthodologiques garanti aussi bien par la variété des thématiques retenues que par la nature des articles publiés ou encore la diversité des contributeurs sollicités provenant de nombreux pays. Cela a pu se traduire concrètement à l’échelle d’une période historique longue, comme lors d’un colloque organisé à Rouen par Félix Kreissler (29 février-2 mars 1984) sur les Relations franco-autrichiennes. 1870-1970, qui donna lieu à un numéro spécial[11]. Mais cela vaut aussi à l’échelle d’une période plus circonscrite pour les apports autrichiens à la résistance française (no17) ou encore au regard de la situation de déracinement touchant les écrivains autrichiens émigrés en France (no19) et des répercussions de l’exil et du retour d’exil sur la création littéraire (no56).

Quelques exemples des apports de la revue à l’étude des échanges culturels entre la France et l’Autriche

Les nombreux liens entretenus par les écrivains autrichiens avec la culture française ont également été abordés à de nombreuses reprises. On peut ici mentionner le numéro consacré aux Relations de Johann Nestroy avec la France (no75) ou celui explorant la place de choix qu’occupent les figures d’artistes, notamment français, dans l’écriture de Zweig (no91), également traducteur entre autres de Verlaine, Rimbaud et Baudelaire, auxquels il a de plus consacré des essais, ou encore en se plaçant sur le plan des idées, comme dans le cas de la pénétration des idéaux de la Révolution française en Autriche, abordée fort à propos en 1989 à l’occasion du bicentenaire de l’événement (no29). Ce parti pris traduit naturellement la volonté de faire de la revue non seulement un lieu de dialogue incontournable, mais aussi de contribuer à son tour activement au développement de ces transferts et de leur mise en perspective historique.

Toujours sur le versant littéraire, la revue a pleinement assumé son rôle d’information et de diffusion de la culture autrichienne en France en proposant régulièrement des numéros thématiques consacrés à de grands écrivains (Stifter, Kraus, Schnitzler, Hofmannsthal, Musil, Roth, Broch, Canetti, Rezzori[12], etc.). À ce sujet, on ne saurait trop insister sur le fait que l’enjeu majeur fut d’emblée de chercher à ancrer dans les esprits l’idée d’une spécificité de la littérature autrichienne par rapport à la littérature allemande, de l’appréhender dans toute sa profondeur historique, tout en accordant une juste place à ses évolutions les plus contemporaines, comme dans le cas de Bachmann et Fried, ou de Handke et Jelinek, entre temps tous deux consacrés par le prix Nobel de littérature.

Dans un registre similaire, le rôle des agents de la réception de la littérature française en Autriche a également pu être exploré à l’échelle d’un mouvement tout entier, dans un numéro sur Le naturalisme en Autriche (no86) qui pose à nouveaux frais la question de l’existence, au sein de la littérature autrichienne, d’un courant naturaliste inspiré des modèles français – une approche battant par ailleurs en brèche la doxa jusqu’alors prédominante selon laquelle la littérature autrichienne n’aurait eu que peu à voir avec ce courant européen.

Le numéro Actualité de Karl Kraus (1999, no49), issu d’un colloque organisé par Jacques Bouveresse et Gerald Stieg à l’occasion du centième anniversaire de la Fackel, permit également d’impulser de nouvelles orientations à la recherche. Son caractère novateur et sa portée en termes de réception tiennent en effet aussi au fait qu’il constitua une tentative fructueuse de jeter des ponts entre le travail de Pierre Bourdieu[13] sur le fonctionnement des médias et le combat de Kraus par lequel il entreprit en son temps de démasquer les discours publics. C’est la démarche comparative qui fut ici appelée en renfort pour proposer un parallélisme avec la création des éditions Raisons d’agir par Pierre Bourdieu et les travaux de celui-ci sur la presse, en particulier les essais Sur la télévision et L’emprise du journalisme, vus comme école de la résistance à la toute-puissance des médias et qui retient l’attention précisément pour ses parentés avec la Fackel. L’autre proximité revendiquée est celle de Prodiges et vertiges de l’analogie (1999) de Jacques Bouveresse, dont l’inspiration krausienne fut à cette occasion mise en avant et clairement revendiquée.

S’il n’est pas ici possible de fournir une vision exhaustive des apports de la revue à l’étude des transferts culturels entre la France et l’Autriche, quelques exemples suffisent à en montrer et la richesse et la diversité. La volonté de ne laisser dans l’ombre aucun aspect des relations entre les deux pays et de ne pas se cantonner aux domaines de l’art et de la littérature est par exemple parfaitement illustrée par le sous-titre du numéro Autriche / France. Transferts d’idées – histoires parallèles ? Sciences – Philosophie – Droit – Politique (no63), le point d’interrogation montrant en l’occurrence que cette question méritait par ailleurs de ne pas être abordée d’emblée comme une évidence acquise qu’il n’y aurait plus lieu d’interroger. Partant du constat d’un certain déséquilibre en faveur de la France en matière de transferts, ce numéro prenait acte du fait que les travaux de recherche menés jusqu’alors sur les transferts de l’Autriche vers la France sont plus nombreux que dans l’autre sens et qu’ils se sont jusqu’alors principalement concentrés sur les arts et la littérature. L’inventaire s’est donc ici logiquement concentré sur le domaine des sciences, de la philosophie et de la théorie économique, juridique et politique de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la rupture historique de 1938. Les différentes contributions se penchent non seulement sur l’émergence en Autriche de concepts et pratiques, mais explorent les traces de leur réception productive en France dans les disciplines précitées, s’inscrivant ainsi de fait dans la continuité des recherches internationales (Johnston, Magris, Le Rider, Schorske) sur la « Vienne 1900 » comme berceau de la modernité. Rendre intelligibles les phénomènes de transferts suppose que soient placés au centre de l’attention les processus de médiation, leurs acteurs et vecteurs, les conditions de possibilité du passage des concepts étudiés d’un système de référence à un autre ou d’une communauté scientifique à une autre. C’est le grand mérite de ce numéro que d’avoir mis au jour ces dynamiques transformatrices et créatrices qui aboutissent par étapes à un processus d’adoption, d’appropriation de concepts, puis de création de nouvelles théories autonomes dans le contexte d’accueil.

Le dialogue, lorsqu’il ne s’impose pas avec évidence à la première tentative, emprunte cependant parfois des chemins de traverse et nécessite dans certains cas le truchement d’autres acteurs, issus en l’occurrence des pays anglo-saxons. C’est le cas par exemple des idées de Ludwig Boltzmann analysées par Jacques Bouveresse pour le domaine de la physique théorique. Cela vaut également pour la première réception, ambivalente, de Wittgenstein en France, abordée à partir de deux exemples concrets, celui des lectures de Gilles-Gaston Granger et de Pierre Hadot, qui malgré les bonnes volontés eurent pour conséquence de couper ce philosophe de la tradition analytique viennoise à laquelle il est redevable et de ce qui, dans sa pensée, pouvait être considéré comme « autrichien ».

Ces médiations offertes par la revue s’avèrent d’autant plus précieuses que, dans un nombre de cas non négligeable, ce sont parfois l’absence de traductions fiables et donc un manque de textes accessibles au public francophone qui peuvent, en partie du moins, expliquer la réception hésitante, voire déformante, de pans entiers de l’histoire des idées, à quoi s’ajoute la méconnaissance relative du contexte historique autrichien. C’est notamment le cas pour l’austromarxisme[14], l’école autrichienne d’économie nationale ou les cercles viennois de l’entre-deux guerres, domaines pour lesquels Austriaca a joué pleinement sa fonction de médiation.

Tous ces exemples, qui ne représentent bien sûr qu’une infime part des apports d’Austriaca à une meilleure compréhension des échanges croisés entre les deux pays, témoignent de la volonté de la revue et de ses collaborateurs d’être à leur tour des agents actifs et engagés des transferts entre la France et l’Autriche et en sens inverse entre l’Autriche et la France, offrant aux chercheurs de diverses origines et disciplines la possibilité d’un lieu de rencontre où s’échangent et se confrontent outils, méthodes, hypothèses et résultats de la recherche.

Son rôle de trait d’union entre les deux pays, la revue Austriaca n’a cessé de le jouer également en s’efforçant tout au long de son histoire de traiter de tous les domaines de la création artistique, y compris contemporaine (architecture, musique, peinture, cinéma, photographie, etc.), mais aussi en permettant aux lecteurs francophones de se familiariser avec les structures, les théories et les acteurs politiques du XXe siècle, plus spécifiquement après 1945.

Deux faits marquants méritent pour finir d’être signalés, qui témoignent du rayonnement intellectuel de la revue et de la fécondité des recherches qui en émanent au-delà des seuls cercles austriacistes. Le premier a trait à la grande exposition organisée en 1986 au Centre Pompidou, Vienne, Naissance d’un siècle, 1880–1938 (février-mai 1986), dans la conception et l’organisation de laquelle plusieurs membres et du CERA et d’Austriaca furent directement impliqués. Le catalogue qui en résulta, ''L’Apocalypse joyeuse''[15], comporte d’ailleurs de nombreuses contributions émanant de membres de la revue. C’est également grâce aux discussions préalables à l’exposition que Jacques Bouveresse rejoignit le comité de rédaction. Cela fait le lien avec un autre apport original de la revue qui, sous l’impulsion de ce dernier et de ses travaux pionniers en la matière, imposa dans les milieux spécialisés l’idée d’une philosophie autrichienne, dont pas moins de cinq numéros (28, 44, 76, 78 et 94) se sont attachés à apporter au fil du temps la démonstration d’une spécificité par rapport à la philosophie allemande avec laquelle on l’a longtemps confondue.

De cette généreuse polyphonie se dégage une ambition d’ensemble au service d’une meilleure connaissance des réalités passées et présentes de l’Autriche, d’un dialogue exigeant et d’une volonté jamais démentie de médiation scientifique et culturelle entre les deux pays qui, avec cette intensité et régularité, n’ont sans doute pas d’égal dans l’histoire des relations franco-autrichiennes.

Références et liens externes

  1. Françoise Kreissler 2018 et 2020
  2. https://www.purh-ed.fr/collection/?collection_ID=343
  3. https://www.purh-ed.fr/collection/?collection_ID=341
  4. Autriche. Bilan 75, « Préface » : 10
  5. Ravy 1998 : 187
  6. http://lexikon.romanischestudien.de/index.php?title=Thieberger,_Richard_Simon
  7. https://grhis.univ-rouen.fr/grhis/?page_id=654
  8. Castellan 1975 : 12
  9. Autriche. Bilan 75, « Préface » : 7
  10. Kreissler 1978–1979
  11. Kreissler 1986
  12. https://www.babelio.com/auteur/Gregor-von-Rezzori/173482
  13. https://maitron.fr/spip.php?article17557
  14. Kreissler 1982–1983
  15. Clair 1986

Bibliographie

  • Castellan, Georges : « Idée autrichienne et nation autrichienne ». In : Austriaca 1 (décembre 1975), « Autriche. Bilan 75 ». Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1975, p. 11–22.
  • Clair, Jean (dir.) : Vienne 1880–1938. L’Apocalypse joyeuse. Paris : Éditions du Centre Pompidou 1986.
  • Kreissler, Félix (dir.) : Deux fois l’Autriche. Après 1918 et après 1945. Actes du colloque de Rouen (9–12 novembre 1977), numéros spéciaux. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA), vol. 1, juillet 1978 ; vol. 2, février 1979 ; vol. 3, novembre 1979.
  • Kreissler, Félix (dir.) : L’Austromarxisme – Nostalgie et/ou renaissance ? Actes du colloque de Paris (25–27 février 1982), Austriaca 15 (2 vol.), novembre 1982. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1982.
  • Kreissler, Félix (dir.) : Relations franco-autrichiennes. 1870-1970. Actes du colloque de Rouen (29 février–2 mars 1984), Austriaca, no spécial colloque. Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA), juin 1986.
  • Kreissler, Françoise : « Zur Biographie eines Illegalen im französischen Exil: Felix Kreissler (1917–2004) ». In : Österreichische Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 29 (2018) / 3, p. 215–227.
  • Kreissler, Françoise : « Als das kurze Leben des Henri Lebrun in der Biographie von Felix Kreissler (1917-2004) abhanden kam ». In : Konstantin Kaiser, Irene Nawrocka, Corina Prochazka und Marianne Windsperger (Hg.): Zwischenwelt. Lebensspuren : Autobiografik von Exil, Widerstand, Verfolgung und Lagererfahrung. Wien: Theodor Kramer Gesellschaft u. Klagenfurt: Drava Verlag 2020, p. 309–329.
  • « Préface ». In : Austriaca 1 (décembre 1975), « Autriche ? Bilan 75 ». Rouen : Publications de l’Université de Rouen (CERA) 1975, p. 7–10.
  • Ravy, Gilbert : « Félix Kreissler, fondateur du Centre d’Études et de recherches Autrichiennes de l’Université de Rouen ». In : Identité et Résistance. Mélanges pour Felix Kreissler, réunis par Georg Jankovic et Gerald Stieg. Paris : Annales de l’Institut culturel autrichien (vol. II) 1998, p. 187–191.

Auteur

Jacques Lajarrige

Mise en ligne : 21/03/2025