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[[Fichier:Karl Carl.jpg|200px|thumb|Karl Bernbrunn  dit Karl Carl © ÖNB]] Directeur de théâtre, metteur en scène, acteur comique couronné de succès, mais aussi traducteur et adaptateur, Karl Andreas Bernbrunn, dit Karl Carl (1787–1854), a encouragé l’importation du vaudeville français dans les théâtres des faubourgs viennois durant les années 1840.


==Biographie==
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Mise en ligne : 12/09/2024
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Karl Bernbrunn dit Karl Carl © ÖNB

Directeur de théâtre, metteur en scène, acteur comique couronné de succès, mais aussi traducteur et adaptateur, Karl Andreas Bernbrunn, dit Karl Carl (1787–1854), a encouragé l’importation du vaudeville français dans les théâtres des faubourgs viennois durant les années 1840.

Biographie

Karl Bernbrunn naît à Cracovie le 7 novembre 1787 (date non attestée, selon la Neue Deutsche Biographie), il est le fils illégitime du commerçant allemand Karl Andrä Bernbrunn et de l’épouse séparée de l’écrivain autrichien Johann Baptist von Alxinger[1], Maria Anna. Après sa scolarité, Carl est élève-officier et étudiant à la k. k. Technische Ingenieur-Akademie de Vienne. En 1809, il prend part à la bataille d’Abensberg, est fait prisonnier par les Français, puis libéré. Il quitte l’armée et s’installe à Vienne, mais échoue à devenir acteur au Theater in der Josefstadt. Il se rend alors à Munich, où il trouve un emploi au Herzoggarten-Theater. Il y est découvert par l’intendant Carl August de la Motte, qui l’engage pour jouer les jeunes premiers à l’Isartortheater, où il devient rapidement metteur en scène et, plus tard, directeur. À Munich, Carl rencontre aussi son épouse, l’actrice Margarethe Lang. En 1826, contraint par la situation politique et financière, il part avec son ensemble et s’installe à Vienne. Il prend à bail le Theater an der Wien (1825/26 et à partir de 1827), qu’il dirige jusqu’en 1845, ainsi que le Theater in der Josefstadt (1827/28, 1830–1832), et acquiert le Theater in der Leopoldstadt (1838–1847). En 1847, il fait ériger à la place de ce dernier le Carl-Theater, à la tête duquel il reste jusqu’à sa mort, à Bad Ischl, le 14 août 1854.

À l’été 1840, Carl voyage à Paris, en compagnie du régisseur Sußbauer et du décorateur Johann Baptist de Pian. Alors que le succès de la farce locale stagne et que les pièces originales manquent, le vaudeville français, encore peu connu à Vienne, lui paraît ouvrir des perspectives nouvelles. Margaretha Carl écrit le 25 mars 1844 :

Carl hat sich überzeugt daß die Posse zu sehr ausartete, und immer gemeiner wurde; er wollte ein Gegengewicht aufstellen, das ebenfalls Glück machen, und jene wieder nach und nach in sittliche Schranken heben sollte. Mit der Dragödie [sic] und dem Specktackelstück war nichts mehr zu machen, dazu fehlt [es] an guten Schauspielern. Auch hat der Geschmack des Publikums [hat] sich darin so sehr geändert, daß ja selbst in der Burg keines mehr gefällt. Die Leute wollen erheitert, mitunter gerührt, und durch interessante Handlung ergriffen sein. Und das bewirkt unser Vaudeville.[2]

Pour acclimater le genre, Carl engage des traducteurs-adaptateurs, comme Friedrich Blum (Marie, oder : Die Tochter des Regiments 1843, Die Verlobung vor der Trommel oder : Der Mutter Angedenken 1844), et, de 1842 à 1849, l’actrice et chanteuse Ida Brüning-Wohlbrück[3] (1817–1903), qui brille au Theater an der Wien (la première fois dans Chonchon, die Savoyardin, oder Die neue Fanchon, le 25 novembre 1842) et traduit également des vaudevilles français. La vogue du genre culmine en 1843 et 1844, années où il représente plus du tiers de la programmation du Theater an der Wien et du Theater in der Leopoldstadt (227 représentations en 1843, 219 en 1844 : Schenker 1986, 122). Elle s’atténue après 1845. D’autres genres français et internationaux sont également adaptés, comme le mélodrame, le drame, la comédie.

Carl se voit constamment reprocher de favoriser l’influence étrangère au détriment du théâtre viennois traditionnel. Friedrich Kaiser[4] en attribue la faute à son enthousiasme pour Ida Brüning-Wohlbrück, une hypothèse reprise plus tard par le chercheur Otto Rommel et qui s’est longtemps imposée. Au contraire, la recherche récente a mis en évidence l’habileté et la perspicacité de Carl pour repérer les pièces à succès françaises. La lettre citée montre que le directeur se tourne vers le vaudeville pour des raisons de planification à long terme, pour contrebalancer ce qu’il perçoit comme le déclin de la farce locale et pour continuer d’attirer le public, en satisfaisant son besoin de divertissement.

Carl joue également le rôle de médiateur en fournissant des sources françaises à ses auteurs, notamment à Johann Nestroy (engagé dès 1831) : il a probablement rapporté de son voyage à Paris la comédie-vaudeville de Charles Dupeuty[5] et Frédéric de Courcy[6], Bonaventure (création au Théâtre du Vaudeville, le 23 juin 1840), que Nestroy adapte dans Der Talisman (première au Theater an der Wien, le 16 décembre 1840). Il lui aurait aussi fourni le texte de la comédie-vaudeville de Antoine-François Varner[7], Le Nouveau Juif errant (Théâtre du Palais-Royal, 28 mars 1846), source de Zwey ewige Juden und Keiner (première au Theater in der Leopoldstadt, le 4 août 1846).

Du 29 août au 3 septembre 1851, Carl organise au Carl-Theater une tournée de la tragédienne française Rachel[8] (1821–1856) et des comédiens du Théâtre Français et de l’Odéon : au programme figure notamment Adrienne Lecouvreur (1849) d’Eugène Scribe et Ernest Legouvé[9]. Dans les années 1850, il engage au Carl-Theater d’autres traducteurs-adaptateurs comme Anton Bittner[10] (vers 1820–1880), Theodor Flamm (1822–1902) et Moritz Morländer (Engländer, 1818–1898). En 1852, il recrute le chanteur et acteur Carl Treumann (1823–1877), qui aura un rôle important pour la diffusion des pièces en un acte et de l’opérette française à Vienne.

Enfin, Carl a lui-même traduit et adapté des pièces françaises à grand spectacle, pantomimes féeriques et drames : Tschingis-Chan (Tschingistaro) oder Die Eroberung von China (première au Theater an der Wien le 12 février 1842), adaptation de Dgenguiz-Khan, ou La conquête de la Chine d’Auguste Anicet-Bourgeois[11] (création au Cirque-Olympique, le 30 septembre 1837) ; Zauberpillen (première au Theater an der Wien, le 18 mai 1844), d’après Les Pilules du diable d’Auguste Anicet-Bourgeois, Ferdinand Laloue, Joseph Laurent (création au Cirque-Olympique, le 16 février 1839) ; Die Glücksritter in Paris, oder: [Keine Schuld ohne Strafe] (première au Theater an der Wien, le 20 décembre 1844), d’après Les Bohémiens de Paris d’Adophe d’Ennery[12] et Eugène Grangé[13] (création au théâtre de l’Ambigu-Comique, le 27 septembre 1843).

Des travaux de recherche permettraient de mieux faire connaître les activités de médiateur entre la France et l’Autriche de ce personnage avisé et inventif, souvent décrié pour sa gestion « capitaliste » du théâtre.

Références et liens externes

Bibliographie

  • Bäuerle, Adolf: Theaterdirektor Carl: Roman und Wirklichkeit. Pest, Wien, Leipzig: Hartleben 1856.
  • Gämmerler, Franz: Theater-Director Carl: sein Leben und sein Wirken. Wien: Wallishauser 1854.
  • Kaiser, Friedrich: Theaterdirektor Carl. Sein Leben und Wirken in München und Wien mit einer entwickelten Schilderung seines Charakters und seiner Stellung zur Volksbühne. Wien: Sallmayer 1854.
  • Kaiser, Friedrich: Unter fünfzehn Theater-Direktoren: Bunte Bilder aus der Wiener Bühnenwelt. Wien: Waldheim 1870.
  • Schenker, Hansjörg: Theaterdirektor Carl und die Staberl-Figur. Eine Studie zum Wiener Volkstheater vor und neben Nestroy. Dissertation, Universität Zürich 1986.
  • Pargner, Birgit / Yates, William Edgar (ed.): „Kann man also Honoriger seyn als ich es bin??“ Briefe des Theaterdirektors Carl-Carl und seiner Frau Margaretha Carl an *Charlotte Birch-Pfeiffer. Wien: Lehner 2004.

Auteur

Fanny Platelle

Mise en ligne : 12/09/2024