Toponymie Vienne
La toponymie viennoise témoigne des liens culturels entre la France et l’Autriche, qu’il s’agisse des traces de la présence française à Vienne de personnalités politiques, militaires, artistiques, scientifiques et religieuses et de leur renommée en Autriche. La majorité des noms de rues viennoises en lien avec la France célèbre d’abord des scientifiques (13), loin devant des personnalités du milieu artistique, culturel et intellectuel (7), des hommes et des femmes politiques (3), des militaires (3), et des religieux (2). On observe une certaine évolution quant aux choix des noms de rue en lien avec la France. Au XIXe siècle, les rues prennent le nom d’événements ou de personnes en lien avec les guerres et l’occupation napoléoniennes. Au début de la Première République, si quelques personnalités engagées sont mises à l’honneur, comme Jean Jaurès ou Émile Zola, ce sont surtout les grands scientifiques français qui, dans les années 1930, sont choisis pour nommer de nouvelles rues. Cette tendance reprend progressivement après la Seconde Guerre mondiale. L’occupation française de Vienne durant les guerres napoléoniennes, en particulier celle de 1809, semble avoir davantage marqué la toponymie de la ville que l’occupation alliée de 1945-1955. Plusieurs rues portant des noms de personnalités françaises ont été débaptisées durant la période d’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, montrant la volonté d’effacement total des personnalités d’origine juive ou opposées à la doctrine du régime. Ces rues ont néanmoins retrouvé leur nom après la libération de l’Autriche. Enfin, dans les arrondissements plus éloignés du centre-ville, les noms en hommage à des Françaises et à des Français sont souvent donnés à des rues nouvellement créées, au sein de quartiers qui se développent depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Le plus souvent, ces personnes n’ont pas ou peu de rapport avec Vienne ou l’Autriche, n’y ont pas même séjourné et sont choisies pour leur engagement durant leur vie professionnelle ou personnelle. Leur présence dans la toponymie viennoise témoigne néanmoins de leur reconnaissance en Autriche.
Innere Stadt (1er arrondissement)
Fahnengasse

Cette rue du premier arrondissement de Vienne fait d’abord partie de la Wallnerstraße, puis à la fin du XVIIIe siècle, elle est aussi appelée rue de la fontaine (Brunngasse/Brunngässl). La rue est renommée le 5 juillet 1894, sur décision du Conseil municipal (Stadtrat), qui décide de rebaptiser la rue en même temps que deux autres Brunngassen du 8ème et du 18ème arrondissement), sûrement pour éviter les confusions avec la Brunnengasse du 6ème arrondissement, qui porte aujourd’hui encore ce nom.
Le nom de « drapeur » vient de l’épisode tumultueux dit « du drapeau » du 13 avril 1798. Jean-Baptiste Bernadotte, alors général de Napoléon – et futur roi de Suède, est nommé comme ambassadeur de la République française à Vienne le 11 janvier 1798, il y débarque le 8 février de la même année, où il s’installe dans le palais Geymüller[1], qui lui sert d’ambassade de France à Vienne. Bernadotte y reçoit alors des royalistes français exilés, mais aussi des artistes comme Johann Nepomuk Hummel[2] et Ludwig van Beethoven. Dans un contexte d’hostilité exacerbé entre Français et Autrichiens, le 13 avril 1798, Bernadotte hisse sur la façade du palais le drapeau tricolore français, ce que la population viennoise perçoit comme une provocation. Alors que les Viennois encerclent le palais, Bernadotte sort et menace la population. Les Viennois brûlent alors le drapeau et tentent de prendre d’assaut le bâtiment, les troupes autrichiennes parvenant ensuite à calmer la situation. Bernadotte est contraint de quitter Vienne dans les jours suivants.
Leopoldstadt (2ème arrondissement)
Offenbachgasse
La rue est renommée une première fois en l’honneur du compositeur Jacques Offenbach (1819-1880), le 17 octobre 1932 par décision de la commission du conseil municipal pour la culture. Le 9 décembre 1938, après l’annexion de l’Autriche par le Troisième Reich, la rue change de nom et devient la Rollergasse, en hommage à l’artiste Alfred Roller[3] – changement de nom que connaît aussi à l’époque la rue Jaurès. Il est probable que la judéité d’Offenbach ait motivé la décision de renommer la rue durant les années sous le régime national-socialiste. Le 15 avril 1947, la commission du conseil municipal pour la culture décide de rebaptiser la rue à nouveau Offenbachgasse.
Pierre-de-Coubertin-Platz
Il s’agit de la place sur laquelle a été construit entre 1929 et 1931 le stade du Prater, connu depuis 1993 sous le nom du stade Ernst Happel[4]. La place est rebaptisée le 15 avril 1991, sur décision de la commission du conseil municipal pour la culture, pour honorer le père des Jeux Olympiques modernes, Pierre de Coubertin[5] (1863-1937). Si Vienne n’a connu qu’une candidature malheureuse pour accueillir, en 1964, les Jeux Olympiques d’été, Innsbruck a accueilli à deux reprises les Jeux Olympiques d’hiver. La ville a d’ailleurs aussi donné le nom de Pierre de Coubertin à l’une de ses rues.
Landstraße (3ème arrondissement)
Franzosengraben
Afin de protéger Vienne des crues du Danube, un retranchement est creusé par les Français en 1809, alors qu’ils occupent Vienne sur ordre de Napoléon lors de la cinquième guerre de coalition. La rue prend officiellement ce nom en 1896, afin de commémorer ceux qui sont à l’origine de sa création.

Hetzgasse
La rue porte ce nom en lien avec l’ancien Hetztheater[6]. Il s’agit d’abord un théâtre construit en 1735 par Antonio Galli da Bibiena et Antonio Corradini, qui ferme quelques années plus tard, en 1743. En 1755, le Français Carl Defraine[7] (1727-1768) obtient le privilège impérial de transformer le théâtre en une arène de venationes, pouvant accueillir jusqu’à 3 000 spectateurs. Ouverte le 1er mai 1755, elle voit s’affronter des bœufs, des ours, des taureaux, des cerfs, des lions, des lynx, des sangliers et des loups. L’arène connaît un grand succès public, même après la mort de Defraine en 1768 et jusqu’à l’interdiction des combats d’animaux, prononcée par François II à la fin du XVIIIe siècle.
Jaurèsgasse
Cette rue, qui est d’abord connue comme Richardgasse, est un axe important du quartier des diplomates à Vienne, où se situent déjà au XIXe siècle de nombreuses ambassades. Par décision de la commission du conseil municipal pour la culture, la rue est renommée le 6 novembre 1919 en l’honneur de Jean Jaurès[8] (1859-1914), quelques années après son assassinat. À l’instar de la rue Offenbach, elle change de nom après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie pour devenir la Richtenhofgasse, en référence à Manfred von Richthofen[9], alias le Baron Rouge, officier allemand, pilote de chasse durant la Première Guerre mondiale et chef d’une escadrille de chasse dont le successeur fut Hermann Göring. Contrairement à la Offenbachgasse, la rue devient d’abord la Lustig-Prean-Gasse d’après le général autrichien Karl Lustig-Prean[10] entre 1945 et 1947, avant de retrouver son nom de Jaurèsgasse le 27 avril 1947.

Victor-Braun-Platz
Renommée le 4 mai 2010, cette place rend hommage à Pierre-Victor Braun[11] (1825-1882), prêtre français membre de l’ordre de Saint-Vincent de Paul. Il fonde le 17 octobre 1866 la congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus à Versailles, dont une première communauté s’installe à Vienne en 1873, puis devient autonome en 1893. La place se situe autour de l’église de la congrégation.
Alsergrund (9ème arrondissement)
Pasteurgasse
Le conseil municipal de Vienne choisit le 19 février 1930 le nom du scientifique Louis Pasteur[12] (1822-1895) pour renommer une partie de la Wasagasse dans le 9ème arrondissement. Peu de temps après le changement de nom du tronçon de la Wasagasse, l’ingénieur géomètre Anton Drabek s’offusque dans le journal Der Montag du 2 juin 1930[13] que le nom de Pasteur soit associé à une « petite ruelle délabrée du 9ème arrondissement, avec des tas de sable, de saleté et de fumier en pagaille[14] ». Selon lui, il s’agit d’une insulte à Pasteur et à ses réalisations, alors que d’autres rues à Vienne, bien mieux aménagées, auraient pu porter son nom. Cette protestation illustre bien la renommée du scientifique français en Autriche.
Favoriten (10ème arrondissement)
Franzosenweg
Cette rue du quartier Oberlaa est un autre héritage de l’occupation française durant la cinquième guerre de coalition. S’il est impossible de retracer la date à partir de laquelle elle prend ce nom, il est certain qu’elle commémore la présence des troupes napoléoniennes à Vienne en 1809.
Laplacegasse
La commission du conseil municipal pour la culture choisit le 4 mai 1955 de nommer cette rue d’après le mathématicien et astronome Pierre Simon Laplace[15] (1749-1827), grand scientifique de la période napoléonienne.
Lippmanngasse
Le 23 mars 1932, la commission du conseil municipal pour la culture décide de nommer une rue en hommage au prix Nobel de physique franco-luxembourgeois Gabriel Lippmann[16] (1845-1921). Contrairement à la Offenbachgasse, cette rue n’est pas rebaptisée durant la période d’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, bien que Lippmann soit juif.
Simmering (11ème arrondissement)
Bleriotgasse
La Bleriotgasse est créée le 15 avril 1969. Elle est nommée en l’honneur de l’aviateur Louis Blériot[17] (1872-1936) par la commission du conseil municipal pour la culture. Une partie du Mitterweg a été rattachée à la Bleriotgasse à partir de 1976.
Hietzing (13ème arrondissement)
Cuviergasse
Le 15 mars 1931, Georges Cuvier[18] (1769-1832) est choisi comme nom pour une nouvelle rue du 13ème arrondissement, dans le quartier Obert-St.-Veit. Anatomiste et paléontologue, Cuvier est également connu pour avoir promu la théorie du catastrophisme.
Laverangasse
La rue est baptisée le 7 novembre 1932 sur décision de la commission du conseil municipal pour la culture d’après Alphonse Laveran[19] (1845-1922), qui a reçu en 1907 le prix Nobel de médecine pour ses découvertes sur les parasites protozoaires responsables du paludisme.
Penzing (14ème arrondissement)
Braillegasse
Le nom de Louis Braille[20] (1809-1852) est choisi pour une nouvelle rue du quartier Breitensee le 1er août 1930. Inventeur du système qui porte son nom, Braille a popularisé une nouvelle méthode permettant aux personnes malvoyantes et aveugles de lire. Le système de Braille est adopté en Autriche dès 1873 durant le premier congrès des instituteurs d’aveugles, qui se tient à Vienne durant les premiers jours d’août de la même année.
Zolagasse
Le 3 juillet 1929, la commission du conseil municipal pour la culture de Vienne baptise une nouvelle rue d’après l’écrivain français Émile Zola.
Floridsdorf (21ème arrondissement)
Ampèregasse
La commission du conseil municipal pour la culture de Vienne choisit le 15 octobre 1952 André-Marie Ampère[21] (1775-1836), physicien et mathématicien, pour nommer une nouvelle rue du quartier Jedlesee.
Coulombgasse
Une autre rue est baptisée à Jedlesee d’après un scientifique français le 15 octobre 1952. Il s’agit de l’ingénieur et physicien Charles Augustin de Coulomb[22] (1736-1806), précurseur des études sur l’électricité et le magnétisme.
Diderotgasse
Le 11 novembre 1933, la commission du conseil municipal pour la culture de Vienne choisit Denis Diderot pour nommer une nouvelle rue du quartier Jedlesee.
Johannes-de-La-Salle-Gasse
À l’instar de l’autre rue nommée d’après un religieux français, c’est au XXIe siècle qu’est choisi le nom de Jean Baptiste de La Salle[23] (1651-1719), fondateur de l’institut des Frères des écoles chrétiennes, pour une nouvelle rue du quartier Strebersdorf.
Lamarckgasse
La commission du conseil municipal pour la culture de Vienne décide le 3 juin 1953 de baptiser cette rue du nom de Jean Baptiste Antoine de Lamarck[24] (1744-1829), naturaliste, botaniste, puis zoologue, qui est l’un des premiers scientifiques à utiliser le terme de « biologie » pour parler de la science qui étudie les êtres vivants.
Nicole-Fontaine-Gasse
Le 4 juin 2019, la rue est baptisée en hommage à Nicole Fontaine (1942-2018)[25], femme politique française, ancienne ministre et députée européenne, et présidente du Parlement européen entre 1999 et 2002. Le même jour est inaugurée la rue Simone Veil, également ancienne présidente du Parlement européen.
Nordmanngasse
Cette rue porte le nom d’Armand von Nordmann (1759-1809)[26], officier français qui, après la Révolution française, change d’allégeance pour servir l’Autriche et les Habsbourg. Avec son régiment, il quitte la France pour rejoindre l’Autriche et la « Légion de Bourbon », l’un des régiments qui composent l’armée composée d’émigrés. Nordmann obtient le 31 octobre 1805, lors de la bataille de Caldiero, la croix de l’ordre militaire Marie-Thérèse. Il se distingue ensuite lors des batailles d’Aspern et de Wagram. La rue est auparavant l’un des tronçons de la Schulgasse, redécoupée et renommée d’après Nordmann à partir de 1900.
Simone-Veil-Gasse
La commission du conseil municipal pour la culture décide le 4 juin 2019 de nommer une rue d’après Simone Veil[27] (1927-2017), juriste, femme politique, survivante de la Shoah et première présidente du Parlement européen. Le même jour est inaugurée la rue Nicole Fontaine, également ancienne présidente du Parlement européen.
Donaustadt (22ème arrondissement)
Curiegasse
Le 23 janvier 1973, il est décidé qu’une nouvelle rue du quartier Kagran portera le nom de Marie Skłodowska-Curie[28] (1867-1934), chimiste et physicienne, ayant obtenu le prix Nobel de physique en 1903, puis celui de chimie en 1911.
Edith-Piaf-Straße
Dans le quartier de Seestadt Aspern¸ la commission du conseil municipal pour la culture choisit le 7 mai 2013 de baptiser une rue en hommage à la chanteuse Édith Gassion dite Édith Piaf[29] (1915-1963).
Lannesstraße
Cette rue est nommée d’après Jean Lannes[30] (1769-1809), un général napoléonien, mort à Vienne lors de la bataille d’Aspern-Essling. Bien que l’on ignore la date précise à laquelle cette rue a été nommée ainsi, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un hommage au général à l’endroit où il a probablement trouvé la mort.
Papinweg
La rue portant le nom de Denis Papin a été baptisée ainsi le 17 octobre 1932 sur décision du conseil municipal. Elle rend hommage au physicien, mathématicien et inventeur Denis Papin[31] (1647-1713).
Simone-de-Beauvoir-Platz
Le 10 mai 2013, la commission du conseil municipal pour la culture arrête son choix sur le nom de la philosophe et écrivaine Simone de Beauvoir[32] (1908-1986), compagne de Jean-Paul Sartre et auteure du Deuxième Sexe, pour nommer l’une des places du quartier Seestadt Aspern.
Références et liens externes
- ↑ https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Geymüllerpalais
- ↑ https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Johann_Nepomuk_Hummel
- ↑ https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Alfred_Roller
- ↑ https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Ernst-Happel-Stadion
- ↑ https://data.bnf.fr/fr/12088638/pierre_de_coubertin/
- ↑ https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Hetztheater
- ↑ https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Carl_Defraine
- ↑ https://www.universalis.fr/encyclopedie/jean-jaures/
- ↑ https://www.deutsche-biographie.de/118600575.html
- ↑ https://www.biographien.ac.at/oebl_5/376.pdf
- ↑ https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12061717k
- ↑ https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/louis-pasteur
- ↑ https://anno.onb.ac.at/cgi-content/anno?aid=mon&datum=19300602&seite=5
- ↑ Drabek 1930, p. 5
- ↑ https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/pierre-simon-de-laplace
- ↑ https://www.nobelprize.org/prizes/physics/1908/lippmann/biographical/
- ↑ https://www.universalis.fr/encyclopedie/louis-bleriot/
- ↑ https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/georges-cuvier
- ↑ https://www.nobelprize.org/prizes/medicine/1907/laveran/biographical/
- ↑ https://www.braille.be/fr/composites/141
- ↑ https://cths.fr/an/savant.php?id=59
- ↑ https://cths.fr/an/savant.php?id=117234
- ↑ http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2996
- ↑ https://cths.fr/an/savant.php?id=117422
- ↑ https://european-union.europa.eu/principles-countries-history/history-eu/eu-pioneers/nicole-fontaine_fr
- ↑ http://www.literature.at/viewer.alo?objid=11772&page=389&scale=3.33&viewmode=fullscreen
- ↑ https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/simone-veil
- ↑ https://cths.fr/an/savant.php?id=111098
- ↑ https://www.dictionnaire-creatrices.com/fiche-edith-piaf
- ↑ https://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Jean+Lannes.html
- ↑ https://www.universalis.fr/encyclopedie/denis-papin/
- ↑ https://maitron.fr/spip.php?article16053
Bibliographie
- Autengruber, Peter : Lexikon der Wiener Straßennamen. Bedeutung, Herkunft, Hintergrundinformation frühere Bezeichnung(en). Vienne: Pichler-Verlag 2014.
- Czeike, Felix : Historisches Lexikon Wien, 5 volumes, Vienne: Kremayr & Scheriau 1992-1997.
- Geyer, Rudolf : Handbuch der Wiener Matriken. Ein Hilfswerk für Matrikenführer und Familienforscher. Vienne: Verlag des Österreichischen Instituts für Genealogie, Familienrecht und Wappenkunde, 1929.
- Perger, Richard : Straßen, Türme und Basteien. Das Straßennetz der Wiener City in seiner Entwicklung und seinen Namen. Forschungen und Beiträge zur Wiener Stadtgeschichte, No, 22, Vienne: Deuticke 1991.
Auteur
Solène Scherer
Mise en ligne : 10/10/2024